Comment prendre soin de soi après une IVG ?
- BonHer

- 25 sept.
- 4 min de lecture
L’IVG et après ?
Prendre soin de soi pas à pas
L’interruption volontaire de grossesse n’est pas “juste” un acte médical. C’est aussi une traversée intérieure, un moment où le corps, le cœur et l’esprit demandent à être écoutés. Souvent, l’après est marqué par le silence… et pourtant, il est essentiel.
Je ne le sais que trop bien… C’est une partie de mon histoire, une étape sur mon chemin de vie avec laquelle je suis en paix, aujourd’hui.
Il y a eu la découverte, puis très vite tout le côté médical : les rendez-vous, les explications, les étapes. C’était clair, précis, presque rassurant dans un sens. Le Jour J est arrivé. Et puis, ce vide dont on ne parle pas assez, je l’ai ressenti. C’est là que tout s’est enchaîné : l’accueil de mes émotions, le soutien, la reconstruction.
1. Accueillir ce qui vient : ses émotions
1. Accueillir ce qui vient : ses émotions
Les émotions peuvent être multiples et contradictoires : soulagement, tristesse, colère, vide, force, culpabilité… tout cela est normal.
Ce que j’ai traversé : le soulagement, la fatigue, parfois de la tristesse, un peu de culpabilité aussi. Et je me suis sentie perdue…
Outils pour s’accompagner :
Tenir un carnet pour déposer ce que l’on ressent, à n’importe quel moment.
S’autoriser à pleurer, rire, ou parfois ne rien ressentir.
Faire marcher sa créativité : coloriage, musique, collage…

2. Oser en parler : briser le silence
2. Oser en parler : briser le silence
Mettre des mots sur ce vécu permet de soulager le poids intérieur.
Ce qui m’a sauvée ? D’avoir parlé. J’ai osé, et eu envie de dire ce que je vivais à certains proches, amis, à ma psy. À ma grande surprise, je n’ai pas reçu de jugements, plutôt une vague d’amour et de soutien.
Outils pour s’exprimer :
Confier son expérience à une amie ou une personne de confiance.
Rejoindre un groupe de parole, un cercle de femmes, une association.
Consulter une psychologue, une sage-femme, une professionnelle de l’écoute.
3. Se réconcilier avec son corps
3. Se réconcilier avec son corps
Le corps a traversé quelque chose d’intense : il mérite repos et douceur.
Ce que j’ai appris : prendre soin de moi, un bain chaud, une tisane sous le plaid, une marche au soleil. Petit à petit, j’ai commencé à le regarder et à poser la main sur mon ventre, non plus pour lui en vouloir, mais pour lui dire merci.
Gestes pour prendre soin de son corps :
Dormir davantage, ralentir le rythme.
S’offrir des petits gestes de tendresse : une douche apaisante, une marche douce.
Masser son ventre ou poser une main bienveillante sur soi.
Reprendre le mouvement à son rythme : respiration, yoga doux, promenade.
4. Apaiser son esprit et son cœur
L’après-IVG peut être accompagné de pensées qui tournent, de “et si ?”, de "j’aurais dû"...
Mon expérience : mon esprit avait tendance à tourner en boucle. Alors j’ai écrit. J’ai parlé. J’ai laissé sortir ce trop-plein de pensées. Et chaque mot posé m’a aidée à respirer.
Outils pour alléger son mental :
Écrire ses pensées pour les mettre à distance, les faire « sortir de soi ».
Méditer ou pratiquer la respiration consciente.
Créer un rituel symbolique : allumer une bougie, écouter une musique apaisante.
5. Se libérer de la culpabilité : retrouver le pouvoir de son choix
La culpabilité est fréquente, mais se rappeler que l’IVG est un droit et un choix intime permet de retrouver sa force.
Ce que j’ai compris : l’IVG n’était pas un renoncement. C’était un choix. Un choix pour moi, pour ma vie, pour ma liberté.
Pistes pour avancer :
Répéter des phrases de rappel : “C’était mon choix, pour moi, pour ma vie, pour mon équilibre.”
Se souvenir : choisir n’est pas un manque d’amour, mais un acte de liberté.
Accueillir l’idée que ce choix peut être un pas vers soi-même.
6. Se reconstruire et retrouver l’élan
Peu à peu, la vie revient : le poids s’allège, les envies réapparaissent.
Mon chemin : j’ai retrouvé l’élan, l’envie de rire, de rêver, d’aimer encore. Se laisser aller, vivre son instinct…Et puis un jour, la plus belle des surprises est arrivée : j’ai découvert que tu étais là, au creux de moi. Quelques mois plus tard, je t’ai donné la vie.
Clés de reconstruction :
Reconstruire son corps, son cœur et son esprit avec tendresse.
S’entourer de soutien : proches, associations, ressources spécialisées.
Explorer des pratiques douces (méditation, sophrologie, écriture, yoga).
Prendre le temps : la reconstruction n’est pas une course, elle est précieuse.

Il n’existe pas une seule manière de vivre “l’après”. Chacune avance à son rythme, avec ses forces et ses fragilités. Une chose est sûre : tu n’es pas seule. Ton histoire est la tienne, elle est légitime. Tu as le droit de la porter avec douceur, avec courage, avec fierté. Parce qu’au fond, choisir est avant tout un acte d’amour envers soi.
Julie, experte BonHer




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